Coeur condamné
Mon cœur a été condamné
Le jour où tu m’as déclaré
qu’au fond de ton cœur brûlait
une passion que j’aurais dû refuser
La porte j’aurais dû fermer pour toujours
car que pouvions-nous faire d’un amour
qui jamais ne se vivrait au grand jour
à jamais exilé dans une inatteignable tour
Dieu me pardonne que la raison m’ait abandonnée
aux miroitements de ton esprit je n’ai su résister
et au creux de tes bras je me suis laissé bercée
subjuguée par une immense félicité
Hélas la réalité inexorablement tira un rideau
sur notre amour qui n’en était qu’au berceau
et trop vite nous dûmes nous tourner le dos
peinant à vivre d’un cœur réduit en lambeaux
On n’a pourtant essayé de résister
en dérobant des instants passionnés
des minutes précieuses d’intimité
où nos lèvres et nos mains se sont tendrement liées
Mais nous n’avions point compris
que nous avions sombré dans la folie
et que le bonheur qui nous unit
détruisait l’âme de ceux qui nous avaient jusque-là suivis
Il fut temps de souffler
la flamme qui nous avait éloignée
de la bonté qui avait régnée
jadis sur nos pauvres êtres apeurés
Aujourd’hui j’espère que nous survivrons
aux dévastations de cette passion
que la ressemblance d’âme que nous partageons
résistera aux rages de la destruction
J’espère que nos cœurs condamnés
un jour seront graciés
et pourront battre sans s’inquiéter
que l’autre soit à tout jamais brisé